Le Rite Standard d’Ecosse

Le Rite Standard d’Ecosse est le rite que pratiquent actuellement les Francs-Maçons d’Ecosse. Pratiqué au niveau mondial sur presque tous les continents (300 000 Fr:. dans le monde dont 150 000 en Ecosse), il est de la famille des rites Anglo-saxons, au même titre que le rite Emulation représente le rite pratiqué par les Anglais.

Sa grande particularité est d’avoir gardé une continuité traditionnelle, culturelle et géographique depuis ses origines. Celles-ci sont bien antérieures à la naissance de la Franc-maçonnerie officielle de 1717 à Londres. Cette Franc Maçonnerie d’Ecosse provient, pour ce qui est des sources historiques connues, des Statuts Shaw de 1598 et de 1599 et dont l’antériorité nous fait remonter à Kilwinning, la Loge Mère de toutes les Loges (n°0, number « nothing ») comme le disent les Anglais.

La maçonnerie opérative et la franc-maçonnerie naissante d’Ecosse ont donc influencé la naissance puis le déploiement de la Franc-maçonnerie du XVIIème au XIXème siècle. Autour de ce rite, résonne un très fort parfum de culture écossaise, dont l’atmosphère générale n’a d’égal que la profondeur des mythes qui entourent le lien entre la Franc-maçonnerie et l’Ecosse. 

Le Standard (ainsi le nomme-t-on entre maçons) est un rite de joie et de convivialité, plaçant l’accueil des visiteurs comme une cérémonie en elle-même. Mais la rigueur est exigée par une rituélie s’appuyant sur le « Par Cœur », le tout devant à un deuxième niveau de perception, faire ressortir au niveau de la forme, cette convivialité fraternelle autour du rite.

Le Grand Architecte se décline sous le vocable « Dieu » mais n’impose pas une religion particulière, même si dans la dimension mythique de l’enseignement, les références sont issues pour une grande partie de l’Ancien Testament. Le rapport du maçon « écossais » à Dieu doit être positiviste. Vis-à-vis de Dieu, on peut douter, mais on doit espérer « …progresser sur les voies de la F:. M:, avec l’aide de Dieu… ». Cette terminologie est souvent mal comprise par les cultures « continentales » modernes. En effet, l’Ecosse, l’Angleterre et surtout la France, ont eu des mutations sociétales différentes, complexes et parfois douloureuses dans leurs rapports à la religion d’Etat. Le Standard déploie pleinement la symbolique maçonnique « sous le voile de l’allégorie ». Par cette approche plus synthétique qu’analytique des symboles, on comprendra aisément par analogie que la mise en mouvement permanente de la symbolique, place l’allégorie en rapport avec les symboles comme la musique peut l’être avec les nombres. Tout ceci abonde aussi dans le sens déjà acquis que le Standard n’est pas intellectualisant et qu’il est surtout très difficilement intellectualisable.La Fraternité, la Convivialité sont les éléments dominant de l’esprit du Standard. Arrivé confidentiellement en France en 1986, il fait partie depuis 2004 des rites pratiqués par la GLTSO. Ce n’est pas par fausse modestie que certains disent « Rite Standard » et non « Rite Standard d’Ecosse ». Premièrement le poids des mythes et très lourd et dépasse le cadre de notre périmètre d’investigation de maçon spéculatif. Deuxièmement, le mot Ecosse a plusieurs sens en maçonnerie. Chez nous il réfère dans le nom de notre rite, de l’Ecosse en tant que pays physique, rien de plus, pour ne pas se confondre avec le mot « Ecossais » qui bien souvent dans l’appellation d’un rite représente le terme « Ecossisme » qui concerne une influence autre de l’Ecosse sur la France. Sur le fond, la Fraternité, la Charité et la Vérité sont les trois grands principes qui guident le rite. Sur la forme, la loge est une sorte de théâtre initiatique, qui apporte la lumière par le voile de l’allégorie au moyen de symboles, le tout dans la joie et la convivialité. Sur fond de « Slow March » écossaise et dans une ferveur quasi religieuse, le Standard est un rite cardiaque ! Le cœur ne peut-il concevoir, avant que l’œil ne soit autorisé à voir ?