
Le Rite Français pratiqué à la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra est très proche de celui qui a été codifié dans les années 1782-1786 par la commission présidée par Alexandre-Louis ROËTTIERS de MONTALEAU.
Ce rite est le plus ancien en France car il est, lors de la création des premières loges maçonniques françaises dans les années 1720, la traduction du rite pratiqué par les loges londoniennes.
La première loge apparue en France fut créée à Paris le 12 juin 1726 par Charles RADCLYFFE et d’autres jacobites, partisans des Stuarts réfugiés en France. Elle portait le nom de Saint Thomas. A la suite de cette fondation, la Franc-maçonnerie se répandra rapidement dans le royaume et en 1738 un premier grand maître en la personne du duc d’ANTIN est désigné, ce qui inquiétera passablement l’Eglise de Rome, peut-être pour des raisons politiques.
Le rite pratiqué par cette Franc-maçonnerie française naissante n’a pas de nom. On le nomme, selon l’orthographe de l’époque, le « Rit ». Par la suite la maçonnerie anglaise connaîtra des difficultés internes à partir de 1751 et qui auront pour effet de faire apparaître une deuxième obédience curieusement appelée ‘Grande Loge des Antiens’ qui a qualifiée sa devancière de ‘Grande Loge des Moderns’. Cette première Grande Loge qui était donc la plus anciennes était censée pratiquer, selon une logique toute anglaise, un rite qui sera qualifié en Grande Bretagne de ‘rite des modernes’ ou plus simplement ‘rite moderne’.
On comprend donc que le rite appelé aujourd’hui le ‘Rite Français’ est l’héritier de cette première maçonnerie apparue en France. L’appellation de Rite Français apparaîtra tardivement vers la fin du 18ème siècle voire le début du 19ème, synonyme alors de ‘Rite moderne’.
Le foisonnement de la maçonnerie continentale au 18ème siècle a fait apparaître de nombreux degrés ou rituels dans la maçonnerie qui n’en connaissait en 1730 que trois : apprenti, compagnon et maître. C’est ce foisonnement qu’a arbitré la commission ROËTTIERS de MONTALEAU, mentionnée plus haut, pour codifier le Rite Français en sept degrés.
C’est donc ce rite, dont les racines se plongent dans la plus ancienne tradition de la Franc-maçonnerie qui est pratiqué à la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra.
Ce rite connaîtra des variations par la suite au 19ème siècle et dans la première moitié du 20ème, liées à l’histoire du Grand Orient de France. Il s’adaptera à la restauration de la royauté en 1815 pour donner des gages au retour de l’Eglise romaine puis sera modifié dans les débuts de la troisième République pour adopter une version plus laïque.
Le travail d’un groupe de frères dans les années 1950, animé par un historien de la maçonnerie, René GUILLY, restaurera les bases primordiales du rite. Sa rencontre avec les fondateurs de la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra en 1958 a permis de « soucher » le Rite Français sur cette jeune obédience. Tout d’abord dénommé Rite Moderne Français Rétabli, il prendra définitivement le nom de Rite Français Traditionnel en 1970.
Deux personnages bien connus qui étaient Francs-maçons
Pourquoi les rites maçonniques et quelles sont les particularités de ce Rite Français ?
La Franc-maçonnerie est une méthode de travail sur soi, librement consentie. Elle n’apporte de réponses aux questions essentielles du sens de la vie que dans la mesure où le travail est effectué plus en profondeur. Connais-toi, toi-même était-il écrit au fronton du temple d’Apollon à Delphes, injonction reprise dans la philosophie de Socrate… et tu connaîtras le monde et les dieux.
Cette nécessité du travail, reprise par la Franc-maçonnerie, nécessite une méthode proposée par les rites. Chacun d’entre eux développe une sensibilité particulière dans laquelle le candidat pourra trouver la matière nécessaire à sa réflexion.
Le Rite Français puise ses sources dans une philosophie et une spiritualité pluriséculaire. Il porte aussi en lui les valeurs des lumières : croyance en une perfectibilité de l’homme, référence à une transcendance, respect d’une tradition vivante et devoir de transmission, ouverture universelle aux autres cultures pour un enrichissement mutuel.C’est donc un enracinement dans la maçonnerie ancienne et une large ouverture sur le monde. Il est naturellement un rite d’équilibre. Il se caractérise par une méthode regroupant ces sept degrés qui permettent un cheminement de réflexions et de méditation prônant la tolérance, la compréhension et l’amour des autres.