
Un rite, au sens maçonnique du terme, se caractérise par un vocabulaire spécifique, mais aussi par un état d’esprit transparaissant dans la mise en œuvre de cérémonies et de grades qui composent un système personnalisé et cohérent.
L’origine d’Emulation, second rite de la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra, est très ancienne. Dès la fin du XVème siècle des textes définissant une éthique du Métier en fixant des règles professionnelles et morales apparaissent dans le monde rugueux des ouvriers bâtisseurs. Ensuite au XVIème siècle on trouve, en Ecosse, des statuts évoquant le lien direct entre des Loges d’ouvriers à la compétence reconnue et des guildes de maîtres-bourgeois leur fournissant l’emploi à titre exclusif. Puis, toujours en Ecosse, des notables sont admis, à titre honorifique, dans les Loges de métier. Enfin, peu après, dans l’Angleterre du XVIIème siècle, se réunissent des Loges maçonniques cette fois directement et exclusivement composées de notables. Elles intègrent des personnes de la meilleure société de l’époque. La franc-maçonnerie « moderne », d’emblée spéculative, est née.
Se crée en 1717 la première Obédience, fédérant au départ seulement quatre loges. La venue de quelques scientifiques de haut niveau va provoquer l’afflux de l’élite intellectuelle du moment, qui découvre la pratique de ce rite Anglais.
Par les mots, les gestes, les décors, ce rite se rapporte toujours à l’art des bâtisseurs et aux mythes traditionnels de leurs fondateurs. La notion des Secrets, autrefois ceux du Métier, permettant l’embauche, y reste très présente, et les cérémonies ne sont pas écrites, mais apprises. Les Cérémonies sont autant de représentations jouées par les officiants. Le but n’est plus de bâtir une cathédrale, il devient le perfectionnement et l’épanouissement personnel, et la quête du sens de la vie et des valeurs.
Cette maçonnerie anglaise dite « spéculative » traverse rapidement la Manche et arrive sur le continent, servant souvent de matrice à d’autres systèmes rituels.
Au début du XIXème siècle, les deux Obédiences anglaises de l’époque fusionnent, et proposent un rite commun. Une loge de démonstration londonienne, l’Emulation Loge of Improvement, qui poursuit sa tâche depuis deux siècles, chaque vendredi soir, a laissé son nom, Emulation, à ce mode de travail très répandu autour du monde.
Car Emulation, avec ses cousins anglo-saxons, représente une très grande part de la pratique maçonnique de la planète, le Royaume Uni ayant facilité son implantation en ouvrant des Loges tout autour du monde.
Emulation admet toutes les grandes religions monothéistes, et n’exige pas de ses impétrants une forme imposée de leur conception de Dieu ou de leur notion de foi.
Les trois premiers degrés symboliques sont accessibles dans un cadre obédientiel ; puis, si le Franc-Maçon le désire, il peut accéder à des grades de perfectionnement et d’approfondissement, gérés par une juridiction de hauts grades, signataire d’un accord interne avec la GLTSO.
Accessible à tous, resté au plus près des traditions fondatrices, et offrant un très large champ de perfectionnement, Emulation reste un passage incontournable pour tout cherchant en maçonnerie désireux de se rapprocher du rite d’origine.